Les Scrutins

Avant leur baptême, les catéchumènes sont invités à vivre trois rites pénitentiels : ce sont les scrutins qui ont lieu les 3ème, 4ème et 5ème dimanches de Carême.
’Église propose aux catéchumènes un « itinéraire spirituel » jalonné par la célébration des trois scrutins avec leurs exorcismes, afin qu’ils soient fortifiés et qu’ils préparent leur cœur à recevoir les dons du Seigneur. Les scrutins ne sont pas isolés et demandent une progression. Ils doivent s’inscrire dans un parcours spirituel de conversion qui nécessite durée, efforts à poursuivre, et recommencements ! Ce n’est pas un hasard, ni une contrainte s’ils sont au nombre de trois : on ne peut y entrer vraiment en une seule fois ; il faut y revenir, recommencer, entendre à nouveau les appels du Christ.

Le troisième dimanche de Carême est lu l’évangile de la Samaritaine à qui le Christ donne l’eau vive. « La soif torture les hommes en ce monde, et ils ne comprennent pas qu’ils se trouvent dans un désert où c’est de Dieu que leur âme a soif. Disons donc, nous : “Mon âme a soif de toi.” Que ce soit le cri de nous tous, car unis au Christ nous ne faisons plus qu’une seule âme. Puisse notre âme être altérée de Dieu. Les yeux fixés sur la résurrection du Christ dont Dieu nous donne l’espérance, au milieu de toutes les carences qui nous accablent, monte en nous la soif de la vie incorruptible. Notre chair a soif de Dieu. » (St Augustin)

Le quatrième dimanche de Carême est lu l’évangile de l’Aveugle-né guéri et illuminé par le Seigneur. « L’aveugle se lava les yeux à la piscine de Siloé, Siloé qui veut dire envoyé. Autrement dit, il fut baptisé dans le Christ. Si donc Jésus lui ouvrit les yeux en le baptisant en lui, d’un certaine manière on peut dire qu’il fit de lui un catéchumène quand il lui fit une onction sur les yeux. » (St Augustin)

Le cinquième dimanche est lu l’évangile de la résurrection de Lazare à qui le Christ rend la vie. « Écoutez, écoutez ce que dit Jésus : “Je suis la résurrection et la vie.” Toute l’attente des Juifs était de voir revivre Lazare, ce mort de quatre jours. Écoutons, nous aussi, et ressuscitons avec lui. Il est la résurrection parce qu’il est la vie. “Celui qui croit en moi, même s’il est mort, vivra” ; même s’il est mort comme Lazare, il vivra ; parce que Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants. » (St Augustin)

Le mot « exorcisme » provoque quelques répulsions à cause de la réalité qu’il évoque. Pourtant, c’est bien au moyen d’exorcismes que les scrutins sont accomplis (Rituel, n°148). On retrouve d’ailleurs une prière d’exorcisme également avant le baptême des petits enfants, généralement suivi de l’imposition de la main.
L’exorcisme n’est pas un rite d’expulsion. Comme expliqué précédemment1, les exorcismes sont destinés à délivrer de l’influence du Mauvais, à ouvrir à la grâce du Christ : « instruits du mystère du Christ libérateur du mal et délivrés des suites du péché et de l’influence du diable, ils sont fortifiés dans leur itinéraire spirituel et ils préparent leur cœur à recevoir les dons du Sauveur. » (Rituel, n°150)
Toutes les prières d’exorcisme prévues par le rituel sont inspirées des Évangiles des scrutins. Elles s’adressent à Dieu pour lui confier les catéchumènes et demander pour eux la force pour combattre, afin qu’ils soient libérés de la puissance du mal et des ténèbres et qu’à la suite du Christ, ils puissent avancer avec confiance vers le moment de la nouvelle naissance.

Le rituel prévoit de transmettre aux futurs baptisés le Symbole de la Foi, et le Notre-Père, pendant le Carême, si cela n’a pas déjà eu lieu. En fait, en France, la pratique la plus répandue est de le faire plutôt au début du catéchuménat (c’est ce que nous avons préconisé dans Célébrer n°282, p. 14-16).

Cet extrait est la deuxième partie d’un article paru dans la revue Célébrer n°287, mars 1999, éditions du Cerf © Tous droits réservés Le Cerf / SNPLS

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